En souvenir d'elle(Eyflamme) chap.2

Eyflamm accuse le coup, il demeure un instant stupéfié. Pour sûr, il doit avoir une sacré tête et le spectacle ne doit pas échapper à Droppa.
Même sous cet aspect, Mériah a la beauté du diable( ), et Eyflamm ne peut s'empêcher d'admirer sa plastique.
* Quelle femme ! *
Il reprend aussitôt ses esprits, se recompose une atitude à peu près normale et sourit. Malgré l'aspect tragique du moment, et le possible ressentiment mutuel, lui montrer les sentiments qu'elle espère, à savoir son animosité envers elle, serait lui faire un trop beau cadeau. Il prend donc le contre-pied et préfère la jouer amical ... ce qui lui est d'autant plus facile, compte-tenu de ses sentiments naissants à son endroit.

- Oh ! Bonsoir chère damoiselle, lance-t-il à Mériah, la saluant de son verre, je suis ravi de constater que ta blessure va mieux ... je ne me porte pas mal non plus, merci de t'en soucier. Je ne t'attendais pas si tôt.
- Ce n'est pas utile de tenter de m'intimider avec ta boule de cristal, je t'écoute.

Droppa s'est rapidement déplacé de façon à ne pas être visible, il écoute silencieusement. Le nain est d'une impressionnante discrétion.
L'étrange sentiment est encore plus fort maintenant qu'il voit Mériah sous sa forme démoniaque.
"Tu n'as pas grand chose à faire pour lui sauver la vie...Quelques amis attendent en ville...Et comme tu le sais, les portes du palais sont fermées."

"De les ouvrir...mais avant il faudra trouver le moyen de vider le hall d'entrée de chaque valet et de chaque soldat!"

- Rien que ça ? Tu ne t'adresses pas vraiment à la bonne personne pour cela : certes, je vis ici, mais ça ne veut pas dire que j'y ai la moindre autorité, je n'y suis qu'un invité, tout comme tu l'étais il n'y a pas si longtemps. Alors faire ouvrir les portes pour tes amis, alors que c'est un ordre direct du roi, je ne vois pas comment ce serait possible.

Il espérait que Droppa ne perde pas un mot de ses paroles.

*Gast ! Quelle garce ! Mais quelle beauté ... Mais c'est une satané garce ! *

Eyflamm n'a pas le choix, il va devoir coopérer. Mais il ne s'avoue pas pour autant vaincu. Il attrape une bouteille de cognac (pour les gardes) et se lève en titubant. Ce faisant il met la main à sa poche et en sort discrêtement l'atout représentant Aislinn, qu'il laisse tomber derrière lui ... à l'attention de Droppa.

- Ca va, tu n'as donc pas confiance en moi ? Mais de ton côté, qu'il n'arrive rien de fâcheux à Aislinn ...

Il sort de la pièce, espérant que Droppa pourra rapidement agir de son côté pour mettre à l'abri sa soeur.
Il n'a pas vraiment de plan, le délai imparti étant trop cours. Tout ce qu'il espère, c'est que la relève n'ait pas encore eu lieu et que les gardes soient suffisamment endormis ou qu'une bonne rasade d'alcool les occupe, tandis qu'il ouvrirait la poterne.

En marchant, il tente d'en savoir un peu plus sur la position de Mériah.

- Vous avez de la ressource, tes amis et toi, ou bien est-ce votre patron ? Et du culot aussi. S'attaquer ainsi au royaume le mieux défendu de l'univers, chapeau ! J'espère que tu es bien payée et que tu as souscrit une bonne assurance-vie...

Durant la conversation, il essaye au maximum de saper l'énergie de Mériah pour maintenir le lien d'atout. Cela lui permettra, même au cas où rien ne se produise, de jauger de la puissance dont elle dispose.

"Fait ce que tu as à faire..."
Eyflamme remonte lentement les couloirs pour arriver au bas du petit escalier
en colimaçon, Droppa à déjà disparu dans la direction opposée.
"De la ressource? Je te laisse juger par toi même gentil monsieur...soit prudent."
Il semble difficile de percer Mériah à jour, pour ce faire il est nécessaire de
pousser d'avantage le contact avec elle.

L'escalier débouche sur les petits couloirs attenants aux salons et cuisines du
rez-de-chaussée. Le grand couloir dallé de noir et de blanc qui mène à la salle
du trône reste calme, il est arpenté par plusieurs gardes et valets. D'un
coup d'œil rapide Eyflamme dénombre six soldats armés de hallebardes et amurés
de plastrons lourds, deux à la pote d'entrée, deux devant la salle du trône,
deux aux pieds du grand escalier...Quand aux valets peut être une douzaine...certains
s'occupent de salons, d'autres nettoient.

Eyflamm fait une brêve pause, pour lui permettre de rajuster sa tenue, dissimuler la flasque d'alcool qu'il tient et faire le point de ses options.
Concernant Mériah, à moins qu'elle n'ait une source de pouvoir à disposition, elle possède une grande Psyché, pour maintenir ainsi un contact d'atout ...

- Ca ne va pas être une partie de plaisir, Milady. Tes "amis" sont combien ? A quoi ressemblent-ils ? Et où dois-je les faire aller ?

* Encore plus belle en colère .... *

- Mouais, au moins tu me facilites grandement la tache ...

Eyflamm se dirige tout naturellement vers la porte d'entrée.

Instinctivement l'un des deux gardes en faction s'apprête à ouvrir la porte piétonne.

* Ca devrait passer ici. Après tout, c'est encore le palais derrière, mais après ... Si seulement j'avais le moyen de savoir si elle est en mesure de mettre sa menace à exécution ... Gast ! J'aurais dû lui régler son compte quand je le pouvais ... Mais ç'aurait été du gâchis ...*

Eyflamm salue le garde d'un hochement de tête.

- Bonjour Gaspard.

Le garde porte la main à son casque dans un salut plus amical que respectueux, tout en ouvrant la porte menant à la cour du palais...

-"Le bonsoir seigneur Eyflamm, fais un sale temps pour sortir si vous me permettez.."

Il jette un œil dans la cour d'un air critique, sur les dalles en pente douce l'eau ruisselle en torrent transformant la cour en un terrain dangereusement glissant.
Sur les murailles que tu vois d'ici les silhouettes des gardes restent indistinctes, rendus flou par le rideau de pluie qui continue à tomber sans interruption.

D'un signe de la main Gaspard indique l'autre garde de faction, plus jeune,

-"Voulez pas que j'envoie le gamin vous cherchez de quoi vous couvrir ? "

- Merci, non, je n'en ai pas pour longtemps ... Mais vous devriez prendre un peu de repos en cuisine .

Eyflamm passe la porte d'une démarche rapide, longeant les murs pour se mettre à l'abri autant que possible de la pluie battante.

Tout en marchant, Eyflamm réflechit à ce qu'il est en train de faire et aux éventuelles conséquences et se perd en congéctures sur les moyens et capacités de Méria. A mesure qu'il avance plusieurs idées s'imposent à lui :
- par l'intermédiaire de Droppa, Random sera vite au courant (s'il ne l'est pas déjà) et s'assurera de la sécurité d'Aislinn
- il pourrait donc désobéïr à l'injonction de Méria ...
- et pourquoi pas la rejoindre ... il n'a pour ce faire qu'à traverser l'atout. Certes, ce serait se jeter dans la gueule du loup (charmant au demeurant) et dans l'inconnu, avec tous les dangers que cela représente, mais autant ça que de continuer à jouer la marionnette de Méria.

Lors, Eyflamm "baratine" Méria, afin de l'amener à portée pour tenter un passage (éventuellement en force) de l'atout, allant même s'il en sent la nécessité jusqu'à lui proposer la restitution de sa baguette.

Gaspard te remercie de ton attention d'un sourire ravi, mais reste sur place,

-"Sauf vot'r respect seigneur, si je bouge de mon poste je s'rais bon pour m'occuper du chemin de ronde pendant un mois, et j'suis trop vieux pour marcher sous la pluie toute la nuit.
Mais j'vous remercie d'vous occuper d'un pauvre garde comme moi..."


Tu te glisses dans la cour et te retrouves instantanément trempée par la pluie, derrière toi Gaspard laisse la porte ouverte, probable qu'il attend que tu glisses sur les dalles pour venir te chercher..

Tu continues a discuter avec Meriah, jusqu'à l'instant que tu estimes propice, tu passe brusquement à travers l'atout, attrapant la main libre de Meriah dont le mouvement de recul t'entraine jusqu'a elle...

Eyflamm tient fermement la main de Mériah et accompagne son mouvement de recul quand il est aspiré par l'atout, tentant ainsi de déséquilibrer la jeune femme. Dans le même mouvement, de sa main libre, il s'empare de l'un de ses stylets, qu'il applique contre la jugulaire de l'infortunée. Tenant toujours Mériah dans une clé efficace.

- Tu ne t'attendais pas à ça, hein ? Au diable tes sous-fifres, de toute façon, ils seront pris incessament sous peu.

Tous ses sens sont en éveil, dans ce lieu inconnu.

Meriah ne tente pas de se débattre et tu la bascules sur le dos, le stylet immédiatement placé sous sa gorge...

Lui coinçant le bras dans le dos tu la relèves brutalement sans qu'elle oppose de résistance, et tu prends le temps de faire un point sur ton environnement,

Une vaste salle façon château médiévale, une pièce ronde, haute de plafond, entourée de murs en belles pierre dépourvu d'ornements.
Seize portes en parsèment régulièrement la périphérie. Au centre, une table directement sortie des légendes arthurienne est le seul mobilier du coin. par terre la chaise de mériah.

Sur la table sont alignés des cartes, disposés en sept rangés de sept cartes, on pourrait croire à une simple réussite mais un maitre tel que toi reconnait immédiatement des atouts quand il en voit..

-"Tout doux beau garçon... mes hommes sont partout ici, et le plus faible d'entre eux pourrait te vaincre d'une seule main. Que penses tu donc pouvoir faire ?

Se collant contre toi elle reprend lentement une forme humaine plus conventionnelle, et parfaitement nue..

La chaleur lui monta, tandis que ses joues s'empourpraient.
Oui, qu'allait-il bien pouvoir faire ?
Il n'avait aucun plan en tête lorsqu'il avait plongé dans l'atout. La seule raison qui l'avait motivé était de faire taire la menace que faisait peser Mériah sur sa soeur et Ambre, même si c'était du bluff ... Tiens d'ailleurs, Mériah, ce n'est surement pas son vrai nom à cette chaosienne ...
Les cartes ... il faut qu'il les prenne ...
* Gast ! Elle ferait se damner tous les saints du paradis ! *

- Bah je n'ai pas l'intention de me battre avec eux. Avec toi non plus si tu ne m'en donne pas l'occasion. J'avais juste envie de voir comment c'était de ce côté-ci du miroir ...

Ce-disant il se rapproche de la table, affermissant sa prise afin de pouvoir libérer sa main armée le temps de ramasser les cartes sur la table.

- Tu ne m'as pas encore dit ton véritable nom, maintenant que ta belle mise en scène est éventée ...

Elle se fait langoureuse, se frottant de manière atrocement suggestive contre ton torse.. et t'empêchant d'avancer sans la brutaliser vers les cartes ...


-"Éventée... tu présumes trop Eyflamm, pour l'instant tout se déroule plutôt bien ... et maintenant que nous sommes seuls, tu peux m'appeler Orhiann...

Sa tête se tourne suivant un angle quasi impossible pour te regarder dans les yeux...

-"Ne gâches pas tout en tentant de prendre ces cartes... essaye de dépasser ta perception des choses, je ne suis pas ton ennemie...

"... Orhiann ... charmant prénom ... comme sa personne ... ^^' ... si seulement je pouvais la croire ..."

La proximité de sa chair offerte ainsi lui enflamme les sens et Eyflamm éprouve les plus grandes difficultés à se concentrer. Il doit déployer des trésors de volonté pour garder la tête froide et l'esprit clair.

- Ce n'est pas l'impression que j'ai eu, compte tenu de tes actes jusqu'à présent. Mais peut-être saurais-tu m'expliquer ?

Il n'insiste pas pour avancer vers les cartes, elles ne sont pas si urgentes à prendre, finalement... perdu dans son regard...

-"Pourquoi penses tu que je déploies tant d'efforts pour t'éloigner d'Ambre ? Tu dois bien te douter que malgré tout tes talents ce n'est pas toi le plus dangereux de ses défenseurs...

Elle finit sa transformation, se retrouvant entièrement face à toi tout en prenant bien garde de ne pas te brusquer...

-"Je sais beaucoup de choses sur toi, Eyflamm fils de Flora, et j'ai mes raisons pour vouloir éviter que tu meures en défendant une Ambre déjà condamnée...

Tout est déja joué, laisse donc tes ainés périr avec le dernier acte... et restes avec moi pour le nouveau lever de rideau... "

- Je ... non ...

Eyflamm est troublé, les paroles d'Orhyann sont lourdes de conséquences. Comme elle prononce le nom de sa mère, il pense à elle.
" Est-elle aussi condamnée comme elle le laisse supposer ? Non, cela ne se peut !"
Il reprend un peu pied dans la réalité et repousse légèrement la jeune femme.

- Tu mens ... même si ton maître amassait toutes les armées d'Ombre contre nous, rien ne ferait baisser la tête à la Licorne !

Elle te lance un regard de reproche peiné quand tu la repousses,

-"Mon maitre ? tu sais, je ne suis pas une gamine ambrienne tentant d'approcher de la table des grands ...c'est mon jeu que je mets sur la table quand je joue...

Et pour l'instant ma main semble étre largement suffisante pour rafler la mise...."

Elle revient vers toi, te posant la main sur le torse en souriant,

-"Ce n'est pas contre la Licorne que je joue, mais contre les fils d'Oberon... et méme si ils en donnent l'impression ils sont loin d'étre invincibles...
Et ils cesseront sous peu d'êtres invaincus...

Eyflamm laisse faire. Il ne voit pas bien où veut en venir la jeune femme, si ce n'est qu'elle est sûre de sa réussite à exterminer ses ainés... ce dont il doute.

- Pourquoi me dis-tu tout cela ? Tu te doutes quand-même que je ne suis pas prêt à te laisser faire du mal à quelqu'un de ma famille. D'ailleurs pourquoi as-tu choisi Vialle pour cible ? Et tué Antigone, une enfant !

Il se doute bien que ce ne doit pas être elle, puisqu'il l'avait surveillée un bon moment, mais il veut voir comment elle réagira.