Un mécanisme bien huilé (Eyflamme, Esmeyn, Dokauss)

L'Archonte du Chaos daigne répondre à Esmeyn. Tu la sais solitaire et heureuse de vivre à l'écart des turpitudes de ce monde.


"...tu as l'air en mauvais état"

Dokauss regarde Eyflamme avec de gros yeux ronds et inhabités. Comme à son habitude l'homme semble distant et sans réaction aucune face aux provocations d'Eyflamme.

Via le contact d'atout, et durant toute la conversation, d'une voix calme posée et surtout légère pour ne pas que les deux autres en pleine altercation comprennent ce qu'il raconte :

- En effet...Une erreur d'appréciation face à une sorcière...

Et, comme pour s'excuser :

- Cela ne se reproduira plus !

Esmeyn est positionné de manière à ce qu'elle puisse voir qu'il n'est pas seul. Il jette d'ailleurs un coup d'oeil en direction d'Eyflamme et de l'inconnu. Sa rage l'aveugle, quel imbécile. Et Flora qui lui a demandé de veiller sur lui...pff quel fardeau.

- Je suis désolé de vous déranger Lady mais j'ai besoin d'un endroit sur et des soins appropriés pour pouvoir rapidement reprendre ma mission.

L'archonte te tend la main...envoyant un sourire par dessus ton épaule. Impossible de dire à qui elle s'adresse.

"Viens...quelques vacances te ferons du bien."

A Eyflamme :

- Ta rage t'aveugle. Attaquer de front comme ça un inconnu, c'est du suicide dans bien des ombres, alors en Ambre...

A l'inconnu :

- Ne l'abîmez pas trop, sa mère m'a demandé de veiller sur lui, et je n'ai pas particulièrement envie de me faire remonter les bretelles si vous voyez ce que je veux dire.

Esmeyn prend délicatement la main de la jeune femme et passe :

- Merci.

Il note bien sur le sourire dans un coin de sa mémoire.

Vers Là

Le portail d'atout se referme laissant Eyflamme et Dokauss l'un en face de l'autre.

Et voilà, l'eau s'est engouffrée vers la sortie. Elle est retournée à sa source, pour se régénérer. Dokauss aimait bien ces images, même si il les trouvait un peu trop romantique à son gout.

Il regarda dans la direction d'Esmeyn jusqu'à ce qu'il disparaisse puis retourna son attention à ce qui se trouvait directement en face de lui...et là c'était encore moins à son gout: un jeune homme tout excité et énervé, transpirant la frustration et la colère, à tel point que ses yeux cherchaient une cible à frapper, plutôt qu'une vraie raison valable.
Dokauss poussa un soupir d'agacement. Son interlocuteur avait encore aboyé dans ses oreilles toute sa haine du monde -sa haine contre lui même, celle d'avoir foiré en beauté- et il sentait qu'ils allaient perdre encore beaucoup de temps pour rien. Alors il lâcha, ce qui pour lui était une évidence :

"Vous ne la retrouverez pas! Elle est partie, c'est fini. Vous avez échoué. Pas sur toute la ligne, mais en ce qui concerne cette femme il est inutile de s'appesantir plus longtemps. Alors, allez faire votre rapport à ceux qui vous emploient, ramenez leur les indices. Bref, faites un truc plus intelligent que de vous défouler sur le premier venu."

C'était contre sa nature. Parler, donner des conseils. Des consignes? Il n'aimait pas ça. Et au fond, il se disait qu'Eyflamm aussi, même si il avait besoin d'entendre ces choses. Non vraiment, Dokauss s'ennuyait ici.

"Bon..." enchaina Dok, "...vous avez sans doute encore du boulot *en désignant de sa canne, les chariots et les corps*, alors je vais vous laisser."

Il s'apprêtait à sortir.

Avant que Dokauss ne tourne les talons, Eyflamm plante la pointe de son sabre sur la gorge de l'homme.
[faisant perler quelques gouttes de sang ?]
- Tu m'emmerdes.
Dit-il doucement.
Une froideur folle l'envahit. Il accentue fortement la pression sur le cou.

D'un geste simple et rapide Eyflamme avance sa lame jusqu'à
la gorge du Dok'. Mais l'homme est un fin psychologue, pris d'un bon réflexe
quand à la réaction d'Eyflamme il anticipe légèrement le mouvement et recule d'un pas.

Seul le corps à réagit, Dok' tient toujours sa canne à la main, appuyée sur le
sol de l'entrepôt tandis que Eyflamme l'air passablement agacé le tient en respect au bout de sa lame.


Le sang n'a pas encore coulé...

"Je sais" répondit Dokauss, sèchement.

Son regard longea le fil de la lame. Au bout, il y avait la main, puis le bras et enfin en ligne de mire, le visage tendu d'Eyflamm. Pour une fois, les mots du jeune homme -du moins il avait l'air jeune- sonnait juste dans ses oreilles. Mais ça ne l'agaçait pas moins.

"Et alors? Vous allez me tuer pour 'ça'?" conclut-il, frisant le sarcasme. Et 'ça' ramena étrangement la situation à sa triste vérité : Eyflamm avait besoin de se défouler et Dokauss n'en avait rien à faire. De quoi énerver encore plus le jeune homme. Surtout qu'un bon cri ou un coup sur une poutre en bois aurait largement suffit. En fin de compte, tout cela était terriblement futile, "...de l'énergie gaspillée", pensait Dokauss.

Eyflamm, très attentif au moindre mouvement de son adversaire, continue le pressing.
Il est concentré sur sa tache, implacable.

- Je n'ai pas besoin d'exposer mes motivations.

"Ca tombe bien! J'ai pas envie de les connaitre. Je pensais pourtant avoir été clair" répondit il du tac-o-tac avec son air cinglant.

Pour Dokauss, le stade de l'agacement était largement dépassé. Il trouvait toute cette situation ridicule. Ils tournaient en rond et ce qu'ils avaient à se dire, ils se l'étaient déjà dit...alors à quoi bon? Pour la violence, étant donné l'attitude bornée des deux énergumènes, il y avait des chances que cela ne résolve rien. Peut être même que le soulagement escompté ne serait pas atteint.

C'est peut être cela qui fit naître une pensée dans l'esprit de Dokauss:
"C'est ça qui vous énerve, hein?" son attitude avait changé, il scrutait Eyflamm comme si il l'analysait, "...que je m'en contrefoute. C'est ce qui vous énervait chez votre partenaire aussi non? qu'il fasse comme si de rien était" Dokauss avait l'air de s'amuser à décortiquer les réactions d'Eyflamm "Evidemment, vous résumez ça à un simple besoin primitif" énonça t-il en montrant l'épée d'un mouvement du menton "Mais au fond vous avez besoin d'emprise, d'influence. Et si ça ne réagit pas, vous insistez. Vous brulez plus fort. A cause du défi qu'on vous oppose. Le feu devient alors un incendie...et quelque chose me dit que vous n'aimez pas ça. Ou plutot, vous avez peur d'aimer ça. C'est le signe d'une conscience."

L'inconnu -tel qu'on le désignait- fixait son interlocuteur armé, avec un léger sourire dans un coin de ses lèvres. Il pouvait continuer comme cela pendant des heures. Cela se sentait. Finalement, il n'avait vraiment pas envie d'entendre les motivations d'Eyflamm...il préférait les déchiffrer par lui même. Et tout cela ne semblait qu'un jeu pour lui.

"C'est bon? je suis libre? ne me remerciez pas, je ne vous ferais pas payer la psychanalyse, par contre ce serait bien, maintenant, que vous me disiez ce que vous comptez faire. Sinon, je m'en vais" conclut il à nouveau sur un ton agacé. Au bout du compte, tout ce détour psychologique n'avait servi qu'à démontrer l'inutilité de cette conversation et le fait que Dokauss n'y trouvait toujours aucun interêt.

Eyflamm, dans son mouvement, avait imperceptiblement poussé Dokauss vers la porte toujours entr'ouverte du bureau. Quand elle ne fut plus qu'à quelques pas derrière Dokauss, il décala sa position de pied de manière à ne plus avancer, signifiant ainsi sa non-volonté de pousser plus loin ce qui aurait pu être un avantage.

- Dégage.

A suivre sur En souvenir d'elle pour Eyflamme et sur Un inconnu dans la ville pour Dokauss.