Le poids du sang (Dokauss)

"Dieu et l'état" Bakounine.

Il est bien là, un mètre quatre-vingt-dix de muscles et le sourcil soupçonneux.

La petite salle ou se trouve le garde est meublée d'une simple table et de quelques chaises. Une large fenêtre à double battant donne sur l'extérieur.
" Bonjour. Si vous souhaitez faire vos ablutions, c'est par là"
Le garde indique une petite porte située sur le coté gauche de la salle. Il y a une seconde porte sur la droite.

"Merci bien!" répondit il, souriant. Etait ce le même garde qui l'avait porté la veille? bonne question...

Dokauss sortit donc, en boitant légèrement -mais suffisamment pour que cela se voit-, puis se dirigea vers la porte de gauche. Il la laissa entre-ouverte -juste de quoi passer tranquillement sans la frôler-. S'arrêtant sur le seuil de la pièce, il observa ce qu'il avait sous les yeux [reconnaissance des lieux ^^].

Une bonne douche ne ferait pas de mal.

*Ce n'est pas le même garde.*

Un large bassin de forme carré couvert de mosaïques. Une immense cheminée ou chauffe plusieurs bassines, des sots, des brosses, des onguents divers et variés posés sur une étagère de pierre.
Seule une petite fenêtre donne sur l'extérieur laissant échapper la vapeur qui inonde la pièce.

*du genre à claquer*

Il prit un seau, puis l'accrocha au battant de la fenêtre. La laissant ouverte. Il faisait si chaud dans cette douche, un peu d'air frais ne ferait pas de mal.
Sortant de la pièce, il fit:
"Ouhla, toute cette vapeur m'a embourbé l'esprit...dites c'est par là les toilettes?" en désignant l'autre porte (celle qui n'avait pas été ouverte), les yeux plissés comme si il avait mal à la tête.

Dokauss boitait toujours autant et sans sa canne, il avait l'air relativement amoindri.

"Mmm je vous accompagne!"
Le garde ouvre en effet la seconde porte, celle ci donne sur un long couloir comportant six portes et donnant sur un large escalier de marbre en colimaçon.
"C'est là" indique le garde en ouvrant la porte juste en face. Les latrines de cet étage comportent une dizaine de sièges séparés les uns des autres.

Regard circonspect sur le couloir avant de s'engager dans les latrines. Puis Dokauss s'exécuta. Il fit ce qu'on fait normalement dans des latrines. En même temps, il entretint la conversation avec le garde comme si de rien était.

"Dites, mon brave, vous avez des consignes à mon égard?", lança t-il nonchalamment.

"D'accord..." répondit il, retenant son sourire en serrant les dents. Puis il se rembraya et se dirigea vers le garde.

"Ce docteur est un homme plein de sagesse..." Dokauss avançait tranquillement dans le couloir puis jusqu'à la porte d'où il venait. Le garde le suivait de son regard musclé. " ...d'ailleurs, je pense que je vais en profiter pour dormir un peu" conclut il en retournant dans sa chambre.

Il ferma la porte. A moins que le garde n'ait une remarque ?

Aucune remarque.
...une demie heure plus tard, le bon docteur revient te voir, toujours habillé de noir, toujours ganté, toujours l'air aussi dingue.
Dans le cas ou Dok' dort ou fait semblant le docteur le réveille.

"Alors on se sent mieux? Romuald m'a dit que vous vous étiez inquiété de votre situation jeune homme. Ne vous en faite pas ce ne sont là que des précautions de routine, je vous ais fait préparé une chambre plus agréable que ce lit d'infirmerie. Si vous êtes prêt..."

Le bon docteur te fait signe de le suivre.

Le bon docteur parcourt quelques couloirs dallés de marbre, il descend ensuite un escalier large de plusieurs mètres et finit par ouvrir une double porte. La chambre est de toute beauté mais surchargée de petits bibelots, de tableaux et de draperies.
Une salle d'eau, un salon, un balconnet avec vue sur l'esplanade du palais.

Le docteur:
"Nous n'attendions aucun bibliothécaire...monsieur. Je vous invite à rester tranquillement dans vos appartements pour la journée. La porte restera gardée par deux hommes et les fenêtres sont verrouillées. Un repas vous sera servi vers 13h00, il y a de quoi lire et la vue est magnifique. Ne tentez rien!"
Le docteur s'apprête alors à quitter le salon et se retourne...
"Rien à ajouter??"

Dokauss fit une moue de réflexion avec la bouche:
"Hum...si! Une toute petite: j'apprécie beaucoup votre courtoisie" fit il en courbant légèrement la tête, un léger sourire sur les lèvres, "...par contre, je vous ai dit que j'avais une formation de bibliothécaire. Mais je suis ici en qualité d'apothicaire. Si nous nous trompons, autant nous tromper sur les bonnes informations."


Bien. 13h. Combien de temps restait il avant l'arrivée du repas?
L'homme à la canne regarda autour de lui. Il cherchait des livres. Le docteur avait parlé de livres donc ils devaient se trouver là. Puis il se tourna vers la fenêtre et s'avança. Autant visiter le balconnet. La vue du Palais promettait forcément d'être intéressante.

"Certes, Certes...nous n'attendions personne correspondant à votre signalement, ni apothicaire, ni bibliothécaire ni quoique ce soit de "caire" en tout cas pas aujourd'hui' ni "hi'aire..."...
Une bonne journée monsieur myst"aire".

La bibliothèque comporte différents volumes sur les herbes et les breuvages d'Ambre et d'ailleurs. Parmi tout les bibelots de nombreux objets détournés de leur intérêt original, petite coupoles à mélanger les huiles essentielles, pots en tous genres, cuillères en bois, en fer, pipettes etc. le tout posé sur de magnifiques meubles en bois noir

La vue donnant sur l’esplanade du palais est fort intéressante si l'on aime voir les autres comme des Fourmies. Doucement le peuple d'Ambre semble s'agglutiner aux pieds des marches du palais, marchands, nobles et saltimbanques se rassemblent et se dispersent au rythme de la ville.
L'horizon est gris, gris noir et vu d'ici le ciel qui couvre l'océan est encore parsemé des multiples chaines d'éclairs qui recouvrent la haute mer.

Des fenêtres...Peut-être une centaine...tantôt ouvertes,
tantôt entrouvertes parfois fermées. Un homme se penche là bas fixant un volet, une femme ici tapant un tapis.
Un reflet dans un vitrail, une seconde durant les éclats
multicolores de cet trait de lumière efface la scène grisâtre qui s'offre au Dok'.

Une blonde...magnifique apparait de temps à autre à l'un des larges
balcons qui surplombe le sien d’un étage.
Il est décalé sur la gauche de presque une vingtaine de mètres.
Elle est habillée d'une longue et somptueuse robe grise-verte et les oiseaux semblent avoir choisis son balcon comme lieu de conversation.

La vision en contre bas ne permet pas une juste appréciation de son visage.

Tout se passe comme prévu...

Le salon circulaire est d'une splendeur sans pareil, tout
n'est qu’harmonie et douceur. De longues plantes grimpantes viennent lécher les
murs intérieurs jouant avec les boiseries qui supportent des piles de livres.
De nombreux oiseaux multicolores entrent et sortent de la pièce en sifflant de
petits airs délicats, parmi eux une espèce se distingue par le nombre. Ils sont
de petites tailles et de couleur verte.
Les meubles en bois rouge sont tous sculptés avec précision et de nombreux
voilages aériens camouflent les passages qui mènent aux autres pièces.
Une bouteille de cognac vieillit en fut de chêne trône sur une table basse.
Juste à côté, une méridienne de velours gris ou repose une paire de gant pour
femme.